lundi 30 janvier 2017

Les Chevaliers de Malte capitulent
Un autre triomphe pour le nominalisme légal dans l'Église

Nominalisme : doctrine associée principalement au nom de Guillaume d'Occam et selon laquelle les concepts n'existent pas réellement (in re) [par opposition à la conception réaliste ou platonicienne].




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 30 janvier 2017



L'Ordre Militaire « Souverain » des Chevaliers de Malte, dont l'histoire presque millénaire comprend son rôle critique dans la défaite de l'Islam à la bataille de Lépante, s’est soumis comme un chiot pleurnichant devant un pur abus de pouvoir qu'il avait tout le droit de résister et auquel il a résisté pendant quelques semaines. La disparition effective de la souveraineté de l'Ordre est une démonstration choquante et décourageante de la mesure par laquelle l'Église est maintenant gouvernée à partir du sommet à la manière d'une république bananière où la seule loi est la volonté du chef.

Tout d'abord, comme le rapporte Edward Pentin, le dirigeant de l'Ordre, Matthew Festing, a été convoqué à une réunion secrète auprès de François « sur l'instruction stricte de ne pas laisser personne connaître cette audience — un modus operandi qui a été fréquemment utilisé pendant ce pontificat...»


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Il a alors non seulement exigé la démission de Festing, mais lui a également ordonné d'écrire une lettre de démission « sur place » de peur qu'il n'y ait une seconde pensée après que Festing ait quitté la pièce et ait été libéré de la coercition faite sur place. Pire, dans un geste indiquant que la tête du Cardinal Burke était la prochaine à rouler, François a exigé que Festing inclue dans la formulation de sa lettre de résignation, également écrite sous la coercition, que le renvoi d'Albrecht Freiherr von Boeselager comme Grand Chancelier de l'Ordre en raison de l'implication de Boeselager dans la distribution « charitable » de la part de l'Ordre de préservatifs aux prostituées de la République d'Asie du Sud-est du Myanmar (anciennement Birmanie) impliquait l'influence du Cardinal Burke.

Deuxièmement, François a simplement déclaré « nul et non avenu » tous les actes pris par le Conseil Souverain de l'Ordre depuis le 6 décembre, rétablissant ainsi effectivement en poste le « Chevalier du Préservatif » et outrepassant l'activité législative d'une nation souveraine avec son passeport et ses relations diplomatiques avec plus d'une centaine de pays dont l'État de la Cité du Vatican lui-même. Le Conseil Souverain de l'Ordre a depuis fait une vague démonstration d'action « souveraine » par un vote pro forma pour accepter la démission forcée de Festing, l'annulation de ses actes depuis le 6 décembre et la réintégration « immédiate » de Boeselager — comme si François aurait été dissuadé par le refus de l'Ordre de ratifier la destruction de qu’il en faisait de sa souveraineté.

Troisièmement, François a déclaré qu'il prendra les commandes de l'Ordre avec un « délégué apostolique » qui supervisera un « renouveau spirituel » indéterminé de l'Ordre et aura « des pouvoirs qu'il « définira dans l'acte de sa nomination » — Une usurpation flagrante du rôle du Cardinal Burke et qui constitue son retrait de fait en tant que Patron spirituel de l'Ordre.

Quatrièmement, dans une moquerie de la souveraineté de l'Ordre, aujourd'hui en ruines, François « permettra » au Conseil Souverain d'élire un nouveau Grand Maître pour remplacer Festing destitué par la force, soi-disant en reconnaissance du statut souverain de l'Ordre — qu'il a totalement négligé ! Pour compléter la moquerie, l'Ordre a publié une déclaration déclarant que « les décisions du Saint-Père ont été soigneusement prises en considération et respect concernant l'Ordre avec la détermination de renforcer sa souveraineté ». Et cela nous vient du même Ordre qui avait d'abord résisté à l’« enquête » de François dans ses affaires souveraines, en publiant une déclaration que l'enquête papale était juridiquement « sans pertinence » et que le licenciement de Boeselager était purement une question de gouvernance interne sur laquelle le Pape n'avait aucune juridiction. Sans doute, François se considère-t-il habilité à enlever tout futur Grand Maître ou autre fonctionnaire de l'Ordre qui lui déplaise ou à annuler un acte législatif s'il le juge opportun.

Ainsi, le même Ordre dont le statut souverain que François a brutalement piétiné en destituant son dirigeant et en annulant sa législation dûment promulguée remercie le Pape maintenant pour le renforcement de sa souveraineté. Est-ce une farce ? Si seulement c'en était une. Dans cette triste affaire, il s'agit d'un autre triomphe du nominalisme légal dans l'Église depuis Vatican II selon lequel des notions telles que « souveraineté », « renouveau » et « réforme » — en fait le concept même de « Catholicisme » — n'ont pas de sens au-delà de ce que le volonté du gouvernant décrète un jour donné. Et le règne du nominalisme dans tout État autonome, y compris l’État autonome ecclésial, ne peut signifier que de l'oppression, de la division et finalement du chaos.

Le problème est maintenant si indéniable que même Philip Lawler, qui peut difficilement être accusé de « traditionalisme radical », est obligé de l'articuler pour ses concitoyens Catholiques :

« Le souverain pontife devrait être un foyer d’unité dans l’Église. Le Pape François — et c’est regrettable — est devenu une source de division. Il y a deux raisons à ce phénomène malheureux : le style autocratique de gouvernement du Pape et la nature radicale du programme qu’il met en œuvre d’une manière implacable ».

Je lui laisserai le dernier mot.

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