jeudi 30 mars 2017

François réécrit l’histoire
de la guérison à Bethzatha






par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Perspectives
Le 29 mars 2017

Un élément important de ce que Antonio Socci a surnommé du « Bergoglianisme » consiste en la libre « exégèse » de l'Écriture Sainte par le Pape Bergoglio au cours de ses homélies improvisées et décousues à Casa Santa Marta. Le résultat est souvent sans ressemblance avec le récit de l’Évangile et parfois même retourne l'Évangile à l’envers.

Dans l'homélie du 28 mars, par exemple, le Pape Bergoglio traite de la guérison miraculeuse par Notre-Seigneur de l'homme boiteux à Bethzatha racontée dans le Cinquième Chapitre de Saint-Jean. Nous lisons que le pauvre homme ne pouvait pas approcher de la piscine de guérison à temps où l'Ange remuait les eaux parce que son infirmité le ralentissait. Quand notre Seigneur lui demande s'il voulait être guéri, il répond :

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

« Maître, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine quand l'eau est agitée ; pendant que j'essaie d'y aller, un autre y descend avant moi ».

Là-dessus, notre Seigneur le guérit sur place, il prend sa natte et il s’éloigne.

Le Pape Bergoglio arrive en quelque sorte à convertir cette histoire touchante en un acte d'accusation de l'homme boiteux ! Comme il l'a dit à l’assemblée réunie à la Casa Santa Marta :

« Cet homme était comme l'arbre planté sur la rive des rivières, mentionné dans la première lecture, mais il avait des racines arides, des racines qui ne sont pas arrivées à l'eau, qui ne pouvaient pas se nourrir d'eau. Cela ressort clairement dans son attitude de toujours se plaindre et d’essayer de blâmer l'autre ».

Quoi ? L'homme boiteux ne blâmait pas les autres et ne « se plaignait pas toujours », mais il a simplement parlé à Notre Seigneur au sujet de sa situation de ne pas pouvoir s’approcher des eaux curatives parce qu'il ne pouvait pas marcher sans aide.

Le Père Haydock explique dans son commentaire sur ce passage que, lorsque Notre Seigneur a demandé à l'homme s'il voulait être guéri : « Sans doute que le pauvre homme ne voulait rien de plus. Le Christ a posé la question pour l'élever à une Foi vive et pleine d'espoir ». Et en effet, l'homme a répondu immédiatement avec Foi et a alors été guéri seulement en récompense de sa Foi dans le Seigneur.

Pourtant, l'exégèse bizarre de François continue de condamner l'homme même après sa guérison :

« Il s’est levé et a marché avec une attitude indolente ... vivant sa vie parce que l'oxygène est gratuit ... L’indolence est un péché qui nous paralyse, nous empêche de marcher ».

Ainsi, selon François, l'homme guéri était une sorte de mécréant paresseux. Mais cela est absurde. Comme le Père Haydock le note, l'homme « s’en est allé [ en se éloignant] pas dû à de la malice, mais par reconnaissance et il a dit aux Juifs que Jésus l'avait guéri ».

De plus, comme Notre Seigneur Lui-Même dit à l'homme quand Il le rencontre plus tard dans le Temple : « Te voilà guéri maintenant. Ne pèche plus, pour qu'il ne t'arrive pas quelque chose de pire ». Par ces paroles, écrit le Père Haydock, « le Sauveur montre que son infirmité avait été envoyée en punition du péché ». Par sa Foi, l'homme a été nettoyé de ses péchés et il lui fut accordé la faveur divine d'une guérison miraculeuse. Pourtant, François le décrit comme un rustre paresseux qui prend sa cure pour acquis, comme de l'oxygène gratuit dans l'air.

De plus, la longue attente que l'homme a dû subir à la piscine n’était pas un signe de paresse spirituelle, mais plutôt (pour citer le Père Haydock à nouveau) : « Le long désir d’attente de ce patient en souffrance est une marque de la prière persévérante par laquelle les pauvres pécheurs devraient demander la guérison de leurs maladies spirituelles ».

Après quatre ans de ce genre de chose, on ne peut nier que nous avons un Pape dont les exposés sur l'Écriture Sainte sont manifestement peu fiables et même contraires à son sens ordinaire. Il ne s’agit même pas de considérer sa théologie morale telle qu’exprimée dans Amoris Laetitia, qui contredit tout l'enseignement de l'Église sur les préceptes sans exception de la Loi divine et naturelle, en particulier le Sixième Commandement.

Jamais dans son histoire, l'Église a vu un Pape qui est une véritable source de déclarations douteuses et qui soulève presque tous les jours des questions au sujet de sa propre orthodoxie comme ce site compilé par des prêtres diocésains ( en anglais ) le documente avec une rigueur dévastatrice. Ce phénomène papal sans précédent a surgi parce que le Pape Bergoglio refuse de respecter l'une des contraintes traditionnelles sur l'exercice de la fonction de Pape, préférant dire tout ce qu'il pense, à chaque fois qu'il y pense dans quel que forum ou média que ce soit qu'il choisit.

Si le Pape choisit de se livrer à un flot ininterrompu de verbiage sans contrôle, aucun charisme d'infaillibilité — ni même une assurance raisonnable d'orthodoxie à ce sujet ! — ne peut éventuellement être associé à toutes ses sorties verbales sans discernement qui en résultent. Telle est la nature du Bergoglianisme et de l'exacerbation aiguë de la crise ecclésiale qu'elle représente.

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