mardi 5 décembre 2017

Le jeu d’Amoris Laetitia :
Gardez-les à deviner pendant
nous faisons ce que nous avions prévu de faire




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 4 décembre 2017

Seuls les naïfs en phase terminale persiste à maintenir qu'avec la publication d'Amoris Laetitia (AL), le Pape François et ses collaborateurs n'ont pas sciemment et volontairement autorisé l'Absolution et l'admission à la Sainte Communion de « certaines » personnes impliquées dans des « seconds mariages adultères » et qui ont l'intention de continuer leurs relations adultères.

Rappelez-vous les lignes directrices infâmes pour la mise en œuvre d'Amoris Laetitia, publiées par les Évêques de Buenos Aires, dans lesquelles nous lisons :

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.


« Quand les circonstances concrètes de la vie d’un couple le permettent, en particulier quand les deux personnes sont Chrétiennes et témoignent d’un parcours de foi, il est possible de leur proposer de s’engager à vivre dans l’abstinence... »

« En d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’il n’a pas été possible d’obtenir une déclaration de nullité, l’option mentionnée peut ne pas être, de fait, réalisable. Toutefois, un parcours de discernement est également possible. Si l’on parvient à reconnaître que, dans un cas concret, il existe des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité (cf. n. 301-302), en particulier quand une personne estime qu’elle commettrait une nouvelle faute qui pourrait nuire aux enfants de la nouvelle union, Amoris laetitia ouvre la possibilité de l’accès aux Sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie (cf. notes 336 et 351) ».

En d'autres termes, l'enseignement constant de l'Église — affirmé par Jean-Paul II dans Familiaris consortio — que nul ne peut être admis aux Sacrements sans s'engager dans la continence, est réduit à une simple « proposition » dont on peut être exempté en fonction de « circonstances complexes ».

Souvenez-vous aussi de la lettre que François a envoyée aux Évêques de Buenos Aires dans laquelle il approuvait leurs directives comme la seule interprétation correcte d’Amoris laetitia : « Le texte est très bon et il explicite parfaitement le sens du chapitre 8 d’Amoris laetitia. Il n’y a pas d’autre interprétation ». Cette lettre a été publiée plus tard dans l'original espagnol sur le site Web du Vatican.

Depuis lors, la brigade des « normalistes » a travaillé avec acharnement pour nier que le Pape François a fait ce qu'il a fait, s'emparant de bribes de ses autres déclarations pour argumenter, en désespoir de cause, qu’Amoris laetitia a été mal interprété par ses critiques et que François n’a jamais voulu permettre l'admission des adultères publics aux Sacrements en tout cas.

Par exemple, les normalistes citent l'allocution de François à la Rote Romaine le 25 novembre, dans laquelle il décrit sa réforme radicale du processus des nullités comme un moyen « d'être proche de la solitude et de la souffrance des fidèles qui attendent de la justice ecclésiale l‘aide factuelle pour rétablir la paix dans leurs consciences et la volonté de Dieu sur la réadmission à l'Eucharistie ».

Voyez ! déclarent les normalistes, le Pape François n'entend pas que quiconque dans un « second mariage » soit admis aux Sacrements, à moins qu'il n'ait obtenu une première nullité. Mais, comme le note le Père Brian Harrison écrit :

« L'observation du Pape ne déclare pas ou ne laisse pas entendre ce que les Cardinaux des dubia et d’autres troublés par Amoris Laetitia souhaitent à juste titre l'entendre enseigner, à savoir que si et seulement si une déclaration de nullité est accordée pourront ceux-là en question être éventuellement réadmis à l'Eucharistie. Le discours 25 novembre François laisse ouverte la possibilité que certaines de ces personnes peuvent être absoutes et réadmises à l'Eucharistie par un autre chemin — celui du « dialogue », de l’« accompagnement » et du « discernement » — qui ne nécessite ni un engagement à la continence, ni la reconnaissance de l'Église que le premier mariage était invalide » .

Et, bien sûr, la lettre de François où il est dit « aucune autre interprétation » aux Évêques de Buenos Aires a été publiée dans Acta Apostolicae Sedis (AAS), la compilation officielle des déclarations pontificales du Saint-Siège, dans le volume d’octobre 2016, avec un rescrit papal, datée du 5 juin 2017, dans laquelle le Cardinal Parolin, Secrétaire d'État du Vatican, déclare au nom du Pape François que la lettre est un « Magistère authentique ».

En août de cette année, le canoniste Ed Peters minimisa l'importance de la lettre précisément parce qu'elle n'avait pas été publiée dans l'AAS qui, selon le Canon 8 § 1 du Code de Droit Canonique de 1983, est le lieu où « les lois ecclésiastiques universelles sont promulguées par publication ... » Peters ( apparemment ignorant la publication dans l'AAS deux mois auparavant ) a soutenu à l'époque que « depuis plus d'un siècle, l'Acta Apostolicae Sedis ( Documents du Siège Apostolique ) ... a été le véhicule presque exclusif de publication les documents officiels et contraignants du Saint-Siège ».

Ce qui se passe ici est un vieux jeu du livre Moderniste de la subversion ecclésiale. C’est bien expliqué ici par le Professeur Claudio Pierantoni :

« Mais penser que quelques phrases orthodoxes qui « pourraient être prises » pour exprimer la Doctrine correcte dans les questions controversées peuvent apaiser les critiques papales montre un manque de compréhension approfondie de la tactique de François. Il a été montré à plusieurs reprises qu’il « apaisait » son interlocuteur avec des phrases qui « peuvent être prises » dans un sens orthodoxe ; mais sans exclure les « exceptions » ou les « précisions » qui viennent du point de vue opposé… Donc, il n'y a rien de surprenant dans le fait qu'il peut dire beaucoup de choses qui peuvent être ou du moins paraître orthodoxes ».

Il est grand temps que les normalistes affrontent la réalité. Comme le remarque le Professeur Pierantoni :

« Il faut conclure après plus d'un an et une série d'occasions qui ont été données au Pape afin qu'il clarifie sa position, qu'il ne maintient pas vraiment les Doctrines auxquelles les dubia font référence... »

Tandis que Pierantoni conclut que François est « tombé dans l'hérésie », ce n'est finalement pour aucun d'entre nous, mais seulement pour l'Église ( un Concile œcuménique ou un Pape ultérieur comme dans le cas d'Honorius I ), pour en juger définitivement. Ce qui est indéniable, cependant, c'est que l'Église est maintenant affligée d'un pontificat sans précédent qui sape ouvertement « le Dogme de la Foi », pour rappeler le début de la Prophétie de la Vierge dans le Troisième Secret de Fatima, que le Vatican ne nous a pas permis de connaître — pour des raisons qui, à ce jour, devrait être évident.

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