samedi 16 décembre 2017

Ne nous laissez pas succomber dans la stupidité
Une réflexion de l'équipe éditoriale du Centre de Fatima



par L'Équipe Éditoriale du Centre de Fatima
SOURCE : Centre de Fatima
Le 15 décembre 2017


Combien obtus et inattentifs ont été les gardiens de la Foi ces deux mille dernières années ! Nous et nos ancêtres avons apparemment été autorisés, même enjoints, à réciter le Notre Père d'une manière inexacte et trompeuse. Les paroles « Ne nous laissez pas succomber dans la tentation » résonnent dans les couloirs du temps, du premier siècle jusqu'au nôtre. (Ne nos inducas in tentationem — dans la Vulgate latine)

Enfin, cependant, en cette année de Notre Seigneur 2017, nous avons un Pape qui est prêt à nous sortir de la prière traditionnelle du Seigneur et, dans une version nouvelle et améliorée, qui nous sauvera du malentendu que nous avons probablement récité pendant des millénaires.

Quel est ce malentendu qui nécessite une correction ? C'est, selon le Pape François, l'idée que Dieu nous tente de pécher. « Un père ne fait pas ça » a déclaré le Pape lors d'une récente interview télévisée. « Il vous aide à être droit tout de suite. Celui qui induit en tentation, c'est Satan ».

Ne le savions-nous pas déjà ? Cela nécessite-t-il la critique du Pape d'une traduction ancienne pour nous éclairer en la matière ? Toutes les autorités s'accordent à dire que la traduction traditionnelle à partir du Nouveau Testament Grec est exacte et n'a jamais posé de problème — jusqu'à maintenant.

Mais cela pose-t-il vraiment un problème ?

Nous avons tous prié le Notre Père d'innombrables fois et répété les paroles « ne nous laisse pas succomber dans la tentation » avec la claire certitude que nous demandions à Notre Seigneur de nous sauver de tomber dans le péché. Nous avons prié ces paroles avec la compréhension que nous demandons la grâce pour nous aider à résister aux mensonges de satan et aux attractions du monde et de la chair qui sont posées devant nous et qui nous tentent de faire oublier que nous avons une âme immortelle et un destin éternel.

Est-ce que l'un d'entre nous a réellement pensé que Dieu voulait que nous péchions ? Que Notre Seigneur essaie de nous induire à transgresser Ses lois et à nuire à nos âmes afin qu'il puisse nous damner ? Comme c'est absurde ! Pourtant, François est inquiet que cela puisse être le cas. Comment devrions-nous répondre au désir du Pape de changer les paroles du Notre Père ?

Nous sommes contraints, par bon sens, de douter de la véritable nature des préoccupations exprimées par François. Ça ne peut pas être qu'un Vicaire du Christ, un Jésuite hautement éduqué, croit vraiment que les paroles du Notre Père aient été mal interprétées depuis deux mille ans et qu'un correctif est nécessaire à ce moment précis. Pour prendre les paroles du Pape au pied de la lettre, nous devons remettre en question soit son intelligence, soit la nôtre. François n'est pas un homme stupide, et les Catholiques ne sont pas si mentalement plongés dans l’ignorance que ce Pape semble criandre.

Alors, quelle est cette nouvelle agitation concernant les changements possibles au Notre Père ?

Beaucoup de choses ont été changées après Vatican II : la liturgie, la discipline, les coutumes, la catéchèse, les prières. Beaucoup de ces changements semblaient gratuits, d'autres gravement troublants. Mais la portée générale des changements était de perturber l'esprit et le cœur catholiques. Une fois que nous avons accepté que tout et n'importe quoi était sujet à changement, nous étions plus susceptibles d'accepter avec acquiescement n’importe laquelle nouveauté proposée par l'autorité. Nous nous sommes simplement habitués à ce que le sol se déplace sous nos pieds avec une telle fréquence que nous ne nous soucions plus des grands et des petits tremblements de terre qui ont secoué l'Église.

Tous ces changements étaient simplement cosmétiques, nous a-t-on dit : une mise à jour de la langue et de la discipline pour suivre le rythme du temps. Rien de substantiel n'était perdu, nous étions rassurés à maintes reprises. Mais imaginez quelqu'un coupé de l'Église, disons de 1960 à nos jours. Reconnaîtrait-il comme Catholique tout ce qu'il pourrait voir se passer aujourd'hui dans sa paroisse ? Ne serait-il pas abasourdi par les paroles des Papes post-conciliaires ? Ne considérerait-il pas le Pape François comme incompréhensible et scandaleux ? Ne serait-il pas, comme Marie-Madeleine au tombeau, dire avec douleur et confusion : « Qu'ont-ils fait de mon Église ? »

Que ferait-il de la Messe vernaculaire, des paroles changées de la Consécration, des laïcs, hommes et femmes, distribuant le Saint Sacrement de l’Eucharistie, des gens recevant la Sainte Communion dans leurs mains ou buvant le Précieux Sang du Calice ? Que ferait-il de la Messe funéraire typique du Novus Ordo, qui est maintenant une cérémonie de canonisation faussement joyeuse ? Que ferait-il d'Amoris Laetitia ? Des scandales pédophiles parmi le clergé ? Que penserait-il d'un prélat homosexuel notoire placé en charge de la résidence du Pape et servant de représentant du Pape à la Banque du Vatican corrompue ? Que ferait-il de la démission du Pape Benoît ? Nous pourrions continuer. Mais nous savons tous à quel point les soi-disant réformes qui ont suivi le Concile Vatican II ont été vastes et profondes. L'Église est à peine reconnaissable de ce qu'elle était il y a un demi-siècle et de ce qu'elle a été à travers les âges.

Et il n'y a pas de fin en vue pour la « mise à jour » qui est jugée si nécessaire pour garder l'Église pertinente au monde moderne. Maintenant, on nous dit que le Notre Père peut aussi avoir besoin d'être mis à jour. La France a pris les devants et ses Évêques ont déjà changé la phrase que le Pape trouve théologiquement troublante. « Ne nous laisse pas entrer en tentation » a déjà été adopté. Ainsi, le Pape peut se reposer tranquille au moins concernant les Catholiques de France ou les restes qui diminuent d'eux, ne seront pas induits en erreur.

Pour le reste d'entre nous, nous avons apparemment encore besoin d'une instruction plus poussée et les habitudes de notre vie doivent être rompues, pour notre propre bien, vraisemblablement. Mais cette absurdité à propos des paroles du Notre Père a-t-elle quelque chose à voir avec une véritable préoccupation pastorale ? Le Saint-Père s'inquiète-t-il vraiment que le mal spirituel nous atteindra s'il n'intervient pas pour changer la coutume qui persiste depuis deux millénaires ? On peut en douter, pour le dire poliment.

Même les commentateurs Catholiques les plus doux et les plus conciliants s'éclaircissent collectivement la gorge à propos de cette dernière initiative du Pape. « Le Pape François a pris l'habitude de semer les choses dans la confusion, et c'est l'une d'entre elles. Cela vous fait juste vous demander où est-ce que ça s'arrête, qu'est-ce qui est en jeu ? C'est un malaise cumulatif ». C'est ce que déclare Philip Lawler, rédacteur en chef de Catholic World News et apologiste respectueux de toute nouveauté post-conciliaire. Peut-être que si M. Lawler et d'autres n'avaient pas laissé leur malaise s'accumuler mais l'avaient traité immédiatement, nous ne serions pas confrontés à l'absurdité actuelle à laquelle même ils se sentent obligés de répondre quoique de manière retenue et inefficace.

Le monde Protestant, cependant, n'est pas si restreint. Selon un article du New York Times, R. Albert Mohler Jr., Président du Southern Baptist Theological Seminary, s'est dit « choqué et consterné » par les remarques du Pape. « C'est la prière du Seigneur. Ce n'est pas, et n'a jamais été, la prière du Pape ... »

Mais les Baptistes du Sud font probablement partie du spectre de ces fondamentalistes pour lesquels le Pape a exprimé son mépris à plusieurs reprises, il est donc peu probable qu'il soit dissuadé de ses sensibilités œcuméniques par ailleurs vives. Pourtant, les remarques de Mohler sont rafraîchissantes dans leur franchise lorsqu'ils sont mises à côté des réserves timides du « malaise cumulatif » de Lawler.

Au cours de ses dernières années, Sœur Lucie a dit que nous devons prendre l'initiative de prier et de faire preuve de pénitence et ne pas nous tourner vers les autorités pour nous guider dans ces choses. Ceux qui ont vu le Troisième Secret complet, comme le Cardinal Ciappi, nous ont dit que l'apostasie dans l'Église commencera « au sommet ». Cela n'a-t-il pas commencé ? Tout ce que nous pouvons faire est de suivre les conseils de Soeur Lucie. Et quand nous prions, prions les Paroles de Notre Seigneur, « ne nous laisse pas succomber dans la tentation ».

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